La-bas.org « Bonjour la sous-France »

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(photo : Pierre-Henry Muller, www.boreally.org)

On s’étonne, on panique, on s’indigne, la marée noire a encore monté. C’était quelques tâches puis quelques nappes, aujourd’hui c’est jusqu’au cou. Pourquoi ?

Trente ans de mépris, trente ans d’abandon, trente ans de trahison. Du haut des hauts plateaux de télévisions les experts invoquent des causes et des raisons. Depuis 2008, 300 usines ferment chaque année en France. 150 000 usines en friche dans le pays. Et des femmes et des hommes aussi, méprisés, abandonnés, trahis.

Marine s’est contentée de voler le constat et le discours de la gauche critique pour les mettre dans la vitrine de sa vieille boutique xénophobe. Et ça marche. Bien mieux que le train que nous prenons aujourd’hui entre Givet et Charleville, dans les Ardennes, dans cette France en friche, cette SOUS FRANCE.

Seule tâche de couleur, une affiche de Marine Le Pen sur un mur de briques noires.

Reportage : Gaylord Van Wymeersch

 

Bonjour la sous-France / Le lundi 26 mai 2014 / la-bas.org/

 

 


 

 

Bonjour la sous-France (2) / Le mardi 27 mai 2014 / la-bas.org/

 

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(photo : Pierre-Henry Muller, www.boreally.org

 

Bête immonde, fascisme, années 30… Déguisés en Jean Moulin, nos éditorialistes s’apprêtent à prendre le maquis. Mais qui sont ces Français, ces mauvais Français qui votent si mal ou qui ne votent pas du tout ? Qui sont ces europhobes, populistes, extrémistes « de tout bord » ?

Chaque année le CSA publie une enquête sur la représentation des catégories professionnelles à la télévision. Les « cadres et professions intellectuelles » qui constituent 7% de la population française ont une représentation de 60% à la télévision. Et même 76% dans les tranches d’info. Alors que les ouvriers, qui constituent 9% de la population française ne sont représentés qu’à hauteur de 2%.

C’est un symptôme des profondes inégalités et des profondes fractures qui traversent notre pays. C’est du côté de cette France invisible que nous partons aujourd’hui, dans les Ardennes, autour de Charleville-Mézières, où malgré tout on résiste encore contre la disparition d’un hôpital ou d’une ligne de chemin de fer.

Second volet du reportage de Gaylord Van Wymeersch.

 


 

Bonjour la sous-France (3) / Le mardi 28 mai 2014 / la-bas.org/

 

https://www.carologaumais.be/blog/wp-content/uploads/2014/05/arton3009.jpg(photo : L’ancienne usine Porcher à Revin, par Gaylord Van Wymeersch)

 

En quelques années, les fiers ouvriers de la vallée sont devenus des « petits blancs » échoués dans les friches de leurs usines. Et la vie s’en va comme le sang d’une blessure. Ici dans les Ardennes comme ailleurs dans le pays.

Dans cette peau de chagrin qui ressemble à la France, on vit encore, on lutte encore malgré tout. On n’en veut pas à ceux qui ne votent plus ou qui votent FN. C’est des conneries mais on les comprend. Les médias diabolisent autant aujourd’hui ces électeurs qu’ils les ont ignorés depuis trente ans. Nul ne peut prévoir les ruses de l’Histoire. La crise de 1929 a aussi bien engendré le fascisme en Europe que le Front populaire. Où trouver le courage ? Peut-être dans une balade en forêt à guetter la promesse des myrtilles.

 

Troisième volet du reportage de Gaylord Van Wymeersch


Article: La-bas.org

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