logement Simplification administrative

L’habitat solidaire, ce sont des logements hébergeant, en mode collectif, des personnes en situation de précarité. Une formule qui se développe en Belgique, malgré les difficultés administratives. Ce mardi, une journée d’études y est consacrée. Pour l’occasion, des chercheurs des Facultés Saint-Louis et de l’ASBL Habitat et Participation ont actualisé une étude de 2006.

Verdict ? Aujourd’hui, comme il y a six ans, « l’habitat solidaire est hors normes ». Or, souligne l’étude dont Le Soir a pris connaissance, l’habitat solidaire aurait plus que jamais sa place dans notre société. « Cette formule regroupe des personnes sans lien familial, précarisées rappellent les chercheurs. Elle s’adresse donc en particulier aux demandeurs d’asile, pensionnés, personnes handicapées, jeunes chômeurs, personnes en souffrance mentale. Mais aussi, et c’est nouveau, aux ex-détenus… » Autant de personnes qui trouvent dans l’habitat solidaire un logement à coût réduit mais aussi un lien de solidarité.

Des besoins criants

Et, en 2012 plus encore qu’en 2006, les besoins sont criants. C’est qu’en six ans, le boom démographique est passé par là. « Aujourd’hui, il manque, chaque année, 20.000 à 24.000 logements sur le marché », évoque encore l’étude. La disponibilité de logements sur le marché est problématique ; le coût des logements l’est encore davantage. Résultat : la demande de formules alternatives d’habitat augmente, en particulier d’habitats solidaires. Sans que l’offre ne permette d’y répondre. Aujourd’hui, ces hébergements abritent en moyenne 8 à 10 personnes, pour des séjours courts (6 mois à 4 ans), pour un loyer moyen de 350 euros.

Du reste, et c’est la conclusion principale de l’étude, la formule se heurte à bien des complications. D’une part, en termes urbanistiques, l’habitat solidaire ne fait pas l’objet d’une définition spécifique. Il est donc soumis aux règles classiques, ce qui pose de nombreux problèmes. D’autre part, le statut social des personnes optant pour cette formule n’est pas garanti. « Le fait de déterminer si les personnes vivant collectivement sont considérées comme cohabitantes ou gardent leur statut d’isolé est totalement aléatoire. Cela dépend d’un cas à l’autre, selon l’évaluation de l’assistant social, de l’agent de police ou de l’agent de l’Onem ! », relève l’étude. Or, en perdant leur statut d’isolé(e), les personnes précarisées perdent, dans la foulée, une série d’aides sociales. « Un imbroglio administratif », qui a de quoi les décourager d’entrer dans un habitat solidaire. Les auteurs de l’étude plaident donc clairement pour un encadrement clair du concept, qui pourrait passer, plaident-ils, par une labellisation des lieux, des projets et des personnes qui y souscrivent.

 

LAMQUIN,VERONIQUE

 

Article: LeSoir.be

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